Fleurs et fruits embaument les marchés et illuminent les paysages. La vie quotidienne est baignée de parfums: parfums des arbres, des fleurs, du sol, de la pluie. Tous ces instants fugaces, clichés pris au hasard seront les fondations de nos imaginaires, de nos rêves.
Pendant très longtemps la philosophie a fait peu de cas du sens de l’odorat. Pourtant depuis la nuit des temps le parfum accompagne les hommes tout au long de leur vie: acte religieux, acte d’hygiène ou acte de séduction le parfum est universel.
Votre séjour au Mas des îles, en Provence occitane, c’est l’occasion de découvrir les secrets de ce merveilleux élixir
“Laissez-vous mener par le bout du nez et partez à la découverte d’odeurs exquises !”
Qu’est ce que le parfum?
Le mot parfum vient de l’expression latine “per fumum » qui signifie par la fumée.
Un parfum est une odeur ou plus souvent une composition odorante plus ou moins persistante naturellement émise par une plante, un animal ou un champignon. Dans la nature, les parfums sont souvent des messages chimiques et biochimiques .Il peut aussi s’agir de l’émanation d’une substance naturelle (un extrait de fleur par exemple) ou fabriqué à partir d’essences végétales et/ou de molécules synthétiques.
Depuis quand utilise-t-on le parfum?
Depuis la nuit des temps l’homme à brûlé diverses substances organiques, végétales notamment dans un but religieux. Apanage des dieux , le parfum est également devenu un produit thérapeutique, les bienfaits des plantes étant connus depuis toujours, ainsi qu’une parure pour se positionner dans la société.
Être ou paraître? Classement social ou expression de son individualité, de toute manière l’utilisation du parfum est définitivement un acte chargé de sens.
L’histoire curieuse du parfum
Au début du début
Les premières traces de l’utilisation du parfum remontent à l’âge de bronze. L’homme se frictionnait à des plantes pour passer inaperçu lors des journées de chasse. De plus les fouilles archéologiques révèlent qu’ils enterraient ou brûlaient leurs morts en associant des matières végétales odorantes.
L’invention du parfum viendrait de la Mésopotamie au milieu du III° millénaire sous forme d’huile parfumée. Cette préparation était destinée à des fins religieuses mais aussi pour la toilette des rois et des hauts dignitaires religieux. La préparation avait pour but à la fois de prévenir des maladies, de flatter les dieux autant qu’à des fins d’apparat.
C’est en Egypte que l’on assiste à l’utilisation des mélanges de plantes à parfum produites sur place. Le parfum est présent lors de l’embaumement pour accompagner l’âme du défunt. Il est aussi utilisé à des fins thérapeutiques et pour ce que l’on suppose être ses vertus aphrodisiaques.
On a retrouvé la recette du parfum sacré d’Egypte

Une reconstitution du parfum sacré mythique fabriqué par les prêtres parfumeurs égyptiens a eu lieu par équipe de chercheurs du CNRS et une parfumeuse, en se basant sur les récits de Plutarque et les recettes inscrites sur les murs du temple d’Edfou
Le Kyphi se compose entre autres de miel, de vin, de chypre, de raisins,de myrrhe,et de safran. Les substances aromatiques jouaient en Egypte un rôle bien plus complexe que ce que l’on entend aujourd’hui par le mot «parfum». Même si le kyphi était réputé soigner l’humeur et les maux de l’âme des vivants, et avait, la vertu de réveiller la sexualité des morts, il était avant tout dédié aux dieux…
Légende du roi Salomon et de la reine de Saba
« Tes Parfums ont une odeur suave; ton nom est un parfum qui se répand”
La Reine de Saba règne sur un des plus riches royaumes, et pourtant elle convoitera un bien plus précieux, la sagesse proverbiale du roi Salomon… C’est un fabuleux récit est évoqué par trois religions monothéistes qui ne cesse encore d’attiser notre curiosité et fascination.
Le parfum chez les grecs et les méditerranéens

Pendant l’antiquité, les échanges entre les peuples de méditerranée se multiplient les parfums d’origine mésopotamienne et égyptiennes sont prisés puis copiés. Des tablettes mycéniennes attestent de la présence d’atelier de parfumerie. Pour bien accompagner le voyage du défunt vers l’au-delà, on dépose un petit flacon de parfum à ses côtés.
Les grecs se servent du parfum comme lien avec les divinités. S’enduire de parfum c’est se rapprocher de la divinité. Il est aussi employé lors de cérémonies d’entrée dans la vie et le passage vers l’au- delà. Par contre sa consommation excessive est vue comme élément de corruption des esprits
Les romains rapportent de leurs conquêtes le savoir-faire des étrusques et des phéniciens en parfumerie. Ils utilisent l’huile d’olive et d’amande pour leurs compositions.L’usage profane thérapeutique et hygiénique dans les termes se multiplient. Quant à l’utilisation religieuse, au I° siècle avant notre ère, chaque divinité se voir attribuer une fragrance particulière.
Du remède à l’hygiène: le parfum au Moyen-âge
La première partie du Moyen Âge, en Occident, la parfumerie devient quasiment inexistante du Ve au XIe siècle. Même les fonctions religieuses et cosmétiques du parfum, alors plébiscitées durant l’Antiquité, ne sont plus d’actualité. Ce recul de la parfumerie trouve une explication religieuse. Au Moyen-Âge, le christianisme devient la religion de référence. Très vite, les hommes d’église condamnent fermement l’utilisation profane du parfum. En effet, il est considéré comme le symbole de mœurs trop légères et de traditions païennes.
Face à ces nouvelles recommandations, le parfum n’est plus un atout pour séduire mais s’utilise uniquement pour ses vertus médicinales. Il est apprécié pour ses propriétés curatives et protectrices spécialement en temps d’épidémie. c’est grâce au savoir antique transmis aux moines que le parfum revient, pourrait-on dire en « odeur de sainteté«
Les plantes médicinales sont cultivées dans les jardins des simples par les communautés religieuses.
Les végétaux comme la lavande, le romarin ou encore la sauge sont appelés « simples » par opposition aux remèdes complexes. Ils entrent dans la préparation de diverses compositions odorantes. Ces solutions parfumées permettaient de se protéger contre le « mauvais air » et de soigner de nombreux maux. En effet, on pensait en ces temps que les mauvaises odeurs étaient vectrices de maladies. Elles entraient dans notre corps en respirant ces effluves nauséabonds. Pharmacie et parfumerie sont donc intimement liées.
Les moines s’appuient sur les savoirs antiques et développent leurs connaissances sur les bienfaits de l’aromathérapie.
Durant l’épidémie de peste noire (1347 – 1352), les médecins recommandaient l’utilisation de parfums contenant notamment des épices
Hildegarde de Bingen (1098-1179)

Hildegarde de Bingen, une moniale benedictine allemande du XII° siècle construit une œuvre littéraire très détaillée sur les odeurs divines et les causes de maladie et leurs remèdes qui fait référence dans le monde médiéval occidental.
À la fin du Moyen-Âge, la peur de l’eau dans le rituel de la toilette s’installe et la Renaissance verra ces pratiques parfumées se modifier. L’utilisation de vinaigres aromatiques auprès des classes les plus aisées remplace ainsi le bain.
Quelles techniques pour obtenir le parfum ?
L’enfleurage: avec des corps gras
L’enfleurage est une technique de fabrication de parfum utilisée dès l’Antiquité qui repose sur la capacité des corps gras à absorber naturellement les odeurs. Elle se pratique à chaud ou à froid. L’enfleurage à froid n’est plus utilisé aujourd’hui. Les fleurs résistantes, comme la rose ou la narcisse, sont effleurées à chaud. Elles macèrent dans des graisses ou des huiles préalablement réchauffées, jusqu’à obtention de leur essence.Ce corps gras appelé pommade est ensuite filtré pour en extraire l’essence que l’on appelle absolue.

La distillation: avec le l’eau
Cette technique de fabrication de parfum est l’un des plus vieux procédés de traitement de la matière première. Elle est encore aujourd’hui une méthode majeure utilisée dans la parfumerie traditionnelle.
La distillation repose sur la capacité de la vapeur d’eau à capter les huiles essentielles. Concrètement, la matière première à distiller (pétales, graines, racines…) est disposée sur un plateau perforé dans un alambic. Celui-ci se remplit ensuite d’eau portée à ébullition. En s’élevant, la vapeur d’eau dégagée s’imprègne des principes odorants de la matière première. L’essence extraite est récupérée dans un condensateur puis dans un séparateur. L’eau se sépare des éléments odorants par décantation et les huiles essentielles peuvent alors être récoltées et utilisées.
L’extraction: avec des solvants
Le procédé d’extraction apparaît au 18ème siècle et s’utilise encore communément de nos jours. Cette méthode s’effectue en plusieurs étapes et consiste à dissoudre la matière première du végétal dans un solvant que l’on laisse ensuite s’évaporer.
À l’image d’une machine à laver, les végétaux sont immergés dans une cuve en acier appelée « extracteur ». Ils sont ensuite soumis à des lavages successifs aux solvants organiques (éthanol ou hexane) qui se chargent de leurs odeurs. Le solvant parfumé est alors porté à ébullition. Résultat : l’évaporation du solvant, plus volatile que la matière extraite du végétal, délivre un corps gras : une pâte très odorante appelée « concrète » pour les fleurs, ou « résinoïde » pour les matières sèches (racines, mousses). Après plusieurs lavages à l’alcool et plusieurs glaçages, la concrète purifiée donne naissance à l’absolue.
L’expression: pour les agrumes

Née en Sicile, cette méthode de fabrication est uniquement utilisée avec les agrumes. L’expression à froid, ou pression à froid, permet de récupérer les huiles essentielles qui se trouvent dans leur zeste. L’écorce est séparée du fruit et percée de petits trous pour ensuite être pressée mécaniquement. Ce procédé délivre un mélange d’huile odorante et d’eau. La filtration de cet extrait permet enfin de séparer les parties aqueuses des huiles essentielles. Il faut environ 1500 citrons pour obtenir 1 kg de leur essence !
L’extraction au CO2 supercritique
Le principe repose sur l’utilisation du gaz CO2 mis dans un état supercritique, c’est-à-dire ni liquide, ni gazeux, mais à un niveau de pression élevé. On parle alors de fluide. Dans cet état, le gaz agit comme un solvant, qui une fois plongé dans les pétales de rose, extrait tous les éléments actifs sans chauffer et sans ajout de produit chimique. À la fin du procédé, on récupère le CO2 par dépressurisation, ce qui en fait une méthode écologique car totalement recyclable. Grâce à ce procédé, nous sommes capables de capturer, sans solvant synthétique, de nouvelles molécules au cœur de la plante afin de proposer de nouveaux extraits à partir de plantes déjà utilisées.
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